NAGER
« les premières brasses sont comme un miracle : je flotte !…Je ne coule pas, je suis porté par la mer, partenaire de sa houle et de ses flots. J’ai bravé la gravité, je suis désormais en apesanteur dans le bleu des vagues. Il n’y a sans doute que voler qui soit comparable…La mer nous fait changer d’état : de marcheur à la verticale, on devient flotteur à l’horizontale. On ne surplombe plus de toute sa hauteur de jambe le monde qui nous entoure, on en fait partie. En ce sens, plonger n’équivaut pas a tomber mais à s’unir…Ouvrir les yeux sous l’eau, être enveloppé de tout cet indigo vibrant, c’est une expérience sans equivalent, on habite l’infini, on se confond avec lui. »
Extraits de « Petite philosophie de la mer » de Laurence Devillairs.